EXPLO AUX BARTHASSES

26 septembre 2021.

Après avoir un peu galéré pour trouver le meilleur cheminement (pour les prochains : suivez le texte de la fiche plutôt que le tracé sur la carte) voilà l’entrée de la grotte au bout d’un sentier forestier remontant le flanc du talweg.

Pour l’instant, tout ça c’est propre. Pour l’instant.

Les mômes se précipitent, il faut les freiner car c’est encore pour nous une cavité inconnue… On franchit un palier dans l’éducation cavernicole des petits car sans nécessiter de corde, il y a quelques passages délicats où il faut parer les éventuelles gamelles et s’aider mutuellement.

Notez le style vestimentaire « touriste en survêt » des Ribera. Ne manque que la capuche.

Plus loin, on débouche dans une salle où deux continuités se présentent : vers le haut, apparemment plus confortable, et vers le fond, apparemment plus bordélique, où une corde et un kit tous neufs sont installés dans la pente. Ne serions-nous pas seuls ?

La topo n’étant pas évidente, on tente la partie haute, et après un ramping on arrive sur un balcon au-dessus d’une faille. Il y a quelques broches mais sans corde, on ne le « sent » pas. On retourne dans la salle précédente, et dans le fond on trouve la continuité : une boîte aux lettres qui mène à ce qui doit être le 2e sous-sol.

On accède à une galerie à nouveau confortable, formée d’une succession de marmites sur 20 ou 30 mètres. Nous avons trouvé la salle à manger idéale.

Ils ne se sont même pas lavés les mains avant de manger. Enfants de mal élevés, va.

Tandis que ces délicieux desserts descendent sans un seul son (je fais des allitérations si je veux), une douzaine de touristes, essentiellement des jeunes femmes fichtrement canons, emmenés par un pompier de Caussade, nous croisent : la corde était à eux. Un regard de regret sur le casting, et nous continuons la promenade, dans la galerie durablement imprégnée de leurs parfums capiteux.

Ensuite, ce sont de grandes salles larges et plates, et communicant entre elles par plusieurs petits tunnels que les petits explorent avec plaisir. Un long laminoir donne sur une étroiture humide qui fait tout sauf envie. Une possible continuité dans les grandes salles est occupée par une colonie de chiros, alors on décide de faire une pause avant d’attaquer le retour.

Regarde, ça continue ! Et là aussi, et là aussi, et là aussi…

Il y a de la vie dans ce laminoir… On rampe avec précautions.

Michel sourit dans son sommeil, certain que son fils ne trouvera jamais le pognon.

Nous constatons un phénomène sociologique curieux : les jeunes spéléologues, livrés à eux-mêmes pendant que leurs pères roupillent, régressent rapidement sur l’échelle de l’évolution. En quelques minutes, ne nous viennent plus du fond de la salle que des cris et grognements d’animaux, des galopades, des roulades. La version officielle est qu’ils se prennent pour des oursons des cavernes. On décide quand même de lever le camp avant qu’ils n’en arrivent à un stade trop primitif, comme se rouler à poil dans la boue, se battre à coups de pierres, manger leurs ongles de pieds ou écouter du Jul.

Le retour se fait assez rapidement. On aura tout de même passé 3h15 sous terre, entre les tâtonnements, les pauses, la bouffe, la sieste… Je pense que 3h est une durée convenable pour les petits : au-delà, ils commencent à accuser le coup.

La remontée de la chatière. Sans les marquages, ils auraient tourné en rond un moment.

Voilà, c’est tout pour cette fois.

Ah si, un détail : alors que je demandais à Chloé si elle avait préféré les Trois Cloches ou les Barthasses, à ma grande surprise elle a répondu : « Les Barthasses. – Ah bon, mais pourtant c’était plus dur, et il n’y avait pas de toboggan… Pourquoi ça ? – Parce qu’il y avait plus d’aventure ! »

Bien répondu ma fille.