Alain dans la forêt en tenue de spéléo

Alain,

Je démarre la spéléo en 2013. En quelques mois j’atterris à la Pierre. On commence avec de la désob’ au 214, ça permet de rencontrer du monde et de se mettre dans l’ambiance. Très vite je découvre les grandes verticales et l’adrénaline de la première. Je crois que ça t’amuse de me voir comme ça, tout excité, impatient de découvrir la suite. D’ailleurs quand ça passait tu me disais « Cette première, elle est pour toi, passe devant ! ». Et puis je suis revenu tous les ans sauf en 2021 qui était un autre genre de première pour moi, celle d’être papa. Tu as immédiatement fait d’Alienòr le plus jeune membre de l’ARSIP et tu avais décrété que nous nous devions désormais de participer aux Journées Aliénor (sauf que tout ça, c’est bien quand on est à la retraite avec un peu de temps libre !).
Tu m’as aussi embarqué, avec Thibault et Marc, à travers tout le Gers pour établir un inventaire des cavités. Qu’est-ce qu’on a fait les sangliers, les taishons (« tachous ») et les têtards gascons ! C’est comme ça qu’on a inventé le Buguet avec 1400m de développé. Une fierté locale que tu avais brillamment exposée à Barran.
J’ai également découvert avec toi, professeur Alain, la topo et la photo ! On a fait des stages, tu as expliqué et réexpliqué même si pour la topo y’a encore du boulot. Côté photo je suis plus au niveau. Je me souviens quand on partait se cailler au col pour faire de belles photos du ciel étoilé. Dans les projets que nous avions ensemble, il y avait notamment des bivouacs en montagne pour photographier les couchers / levers de soleil.
En motard que nous sommes, nous devions également explorer les via ferrata en deux roues !
Tu étais comme ça, des projets plein le kit, toujours prêt à partir à l’aventure. J’en ai découvert des choses avec toi, un vrai bonheur. Aujourd’hui je découvre ce qu’est la perte d’un ami, il va falloir continuer sans toi… Alors, je vais sécher mes larmes, nettoyer mon objectif et préparer un bidon étanche pour reprendre le flambeau de la photo spéléo.

Maxou.

Souvenirs…

Dès que j’ai démarré la spéléo j’ai entendu parler de la Pierre. Il faut dire qu’avec Joël vous aviez déjà transmis le virus du massif à Maxime, qui me racontait son impatience d’aller faire de la spéléo glacée. Parce qu’il fait froid oui, à la Pierre !
Au début je suis venue observer au camp d’été. J’ai accompagné en prospection sur le Lapiaz, rencontré une joyeuse bande de spéléos capables de se donner rendez-vous à côté du « sapin du Z107 ». J’me souviens plus exactement des noms des trous, pour moi ils sont tous pareils^^ Cela dit j’ai toujours trouvé hallucinant que vous soyez capables de vous retrouver par rapport à la « grande faille » des Arres d’Annie ! Côté spéléo, Maxime m’a accompagné sur Aranzadi pour commencer, et nous y sommes restés la journée.
Un peu plus tard tu as organisé un camp en Cantabrie. J’ai retrouvé les mêmes têtes sous terre et j’ai beaucoup progressé grâce à eux. Alors la suite… Xendako en hiver par le Nord est pour l’instant mon meilleur souvenir de spéléo. Rien que la marche d’approche c’était déjà une aventure ! On essayait d’élargir en bas à ce moment-là, ça nous a pris un moment. Finalement on est sortis à minuit sous une tempête de neige, on a failli se perdre avec ton GPS intégré, on a bien rigolé.
Et puis la traversée, Xendako encore, l’ARSIP, et des projets que tu avais esquissés.
Je me souviens aussi, de la réalisation de la fête de la Béfana avec le GAS. Une magnifique aventure ça aussi, avec Joël en chef d’orchestre. Lors de la première en janvier 2019, je disais à Marco « Surtout ne lâche pas la corde ! » ce à quoi tu avais répondu « Envole-toi, on s’occupe du reste ». Cette fois c’est à mon tour de te le dire… « envole toi Alain ».

Claire

A un ami.

Pour certains d’entre vous Alain était une simple connaissance, un ancien collègue… Pour d’autres un parent, un frère, un mari aimant, un père attentionné.
Toujours là, fidèle au poste… Toujours positif, optimiste, plein d’idées et de projets.
Alain était mon ami.
Une amitié de 47ans durant laquelle on a partagé plein des activités, surtout une passion commune la spéléologie et sur un massif « la Pierre Saint Martin »,  également des joies, des peines, on s’est soutenu dans des coups dur, on s’est tout dit ou presque…
Alain tu avais juste omis de me dire à quel point il serait difficile de me trouver ici devant vous pour t’accompagner dans ton dernier voyage.
Il me faudra certainement très longtemps avant de réaliser que tu es parti, que nous ne referons plus jamais le monde, que n’aurons plus nos discussions interminables sur la spéléo, nos petites chamailleries.
Il me faudra certainement très longtemps… Toute la vie même.
Je ne t’oublierai jamais. Adieu… et merci pour tout.

Joël.

Alain, mon ami

Nous nous sommes rencontrés il y a 47 ans, environ, tu étais venu avec des copains du Spéléo Club de Gascogne, à Auch faire un diaporama pour présenter le monde souterrain.
Oh ! ça n’a pas trainé, Joël et Michel ont adhéré de suite à la cause et moi, bien sûr, je les ai suivis.
Nous avons intégré rapidement ce groupe de passionnés du SCG, Michel, Rose et les autres, notre vie allait changer : nous entrions dans le monde de la spéléologie. Rien ne nous faisait peur, rien ne pouvait nous arrêter.
L’aventure s’est appelée :  Betchanka, Le Renouveau, tempête de neige à Penne Blanque, Ligolette, les trous de la Coume, les grottes glacées de Gavarnie, le Martine, le Vignemale, cette montagne que tu aimais tant et sans oublier bien sûr, notre virée mémorable au gouffre de Cabrespine.
Nous en avions plein les yeux.
Rapidement, vous êtes entrés à La Pierre Saint Martin, enfin, c’est plutôt la Pierre qui est entrée en vous. Pour moi, l’aventure s’est arrêtée là, ça devenait trop dur.
Mais La Pierre n’a jamais cessé de couler dans vos veines : découvertes, explos, premières, puits, rivières, encore des puits, galeries, traversées, topos, photos.
Mais ça, c’est une autre histoire que d’autres raconteront mieux que moi.
Voilà, je souhaitais partager cette petite tranche de vie qui allait marquer le début d’une très longue amitié.

Adichatz l’ami, repose en paix.

Cathy.

Alain n’est plus. La lecture du mail de Joël a été un rude choc. Je le savais malade et affaibli, mais de là à imaginer le pire…d’autant que je lui avais parlé au téléphone quelques jours avant. Nous échangions régulièrement des nouvelles de notre santé et parlions de spéléo et même de projets de sorties, ce qui était bon pour le moral.
J’avais croisé Alain alors qu’il débutait en spéléo, mais c’est surtout  ces dernières années que je l’ai vraiment connu, en particulier lors de la rédaction du livre « Spéléologie en Gascogne », paru en 2014, dont il a été l’artisan et auquel j’ai été heureux de collaborer, ainsi qu’à la 2e édition, « Le Gers souterrain ». Il y a eu aussi à cette occasion des soirées d’information mémorables, comme à Bazian ou à Manciet. J’ai eu aussi le plaisir de participer à quelques sorties spéléo avec lui (Aranzadi, le Diable Rouge, gorges d’Ehujarre et d’Eruso) et j’en garde d’excellents souvenirs.
A ses capacités physiques et sportives, s’ajoutaient la maîtrise des techniques propres à la spéléo moderne, de la topographie, de la photographie souterraine et autre, de l’informatique, le souci de mener à bien la publication des recherches, de travailler en équipe, de transmettre aux autres. En ce sens, il a beaucoup apporté à la spéléo tant gersoise que pyrénéenne, que ce soit au sein du SCG, du GAS, de L’ARSIP, du groupe AMALGAME, et sa disparition va laisser un grand vide. Doté d’une forte personnalité, droit d’esprit, fidèle en amitié, il manquera à beaucoup d’entre nous.
Que Betty qui partageait si bien ses passions et toute sa famille trouvent dans ces quelques lignes un peu de réconfort de la part d’un ami.

Jean-Pierre Cantet.

C’est au nom de tous les adhérents du GAS que je vous présente nos sincères condoléances, à toi Betty, Simon et votre famille. Alain a rejoint le GAS en 1996, Betty en 1995 et Simon toujours été de toutes les sorties avec ses parents.
26 ans pendant lesquels ensemble nous avons crapahuté, rampé, descendu des puits, cassé du cailloux, exploré, dévalé des canyons et connu de belles premières.
Initiateur spéléo et d’escalade tu as toujours été actif et à l’initiative de beaucoup de projets, de camps canyon et spéléo qui nous ont emmené bien sûr à la Pierre Saint Martin mais aussi en Sardaigne, en Corse, en Crête, dans le Sud Est, en Espagne etc…
Avec Joël tu seras le trait d’union avec Amalgame et I’ARSIP ou tu étais très investi. En 2014 Alain décide de réécrire l’inventaire des cavités du Gers. Ce sera Spéléologie en Gascogne … Le GAS farfouille les moindres trous de renard de blaireau, bref on joue les têtards ; pour finalement inventer deux nouvelles cavités majeures : le Buguet et la Peyrade. Puis, un deuxième inventaire remis à jour suivra. Alain, écrivain mais aussi photographe, vidéaste, topographe, la liste est longue. Sans oublier cuisinier
Pour les pâtes à la carbonara chez Madeleine ou au Chalet du Bracca.
Tel un spit bien ancré dans le calcaire, tu vas laisser une empreinte dans nos mémoires.

Salut l’Ami.

Pascal.

Adishatz Alain …